Homophobie :
Toute manifestation, avouée ou non, de discrimination,
d'exclusion ou de violence à l'encontre d'individus, de groupes
ou de pratiques homosexuels ou perçus comme tels au motif de l'homosexualité
Acte homophobe :
C'est refuser, dans les actes quotidiens, un droit, un
bien, un service à une personne, homme ou femme, en raison de son
homosexualité avérée ou supposée. L'agression
physique, écrite ou verbale, la diffamation, à l'égard de personnes, hommes
ou femmes, au seul motif d'une homosexualité vraie ou supposée,
l'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination
constituent des gestes homophobes.
L'homophobie constitue une des manifestations de harcèlement moral les plus anciennes sur terre.
Elle a atteint son sommet entre les années 1934-1944
dans
l'Allemagne hitlérienne. Les homosexuels masculins
firent partie des premières catégories de détenus
à rejoindre les camps. Les premiers déportés homosexuels ont été
internés cinq ans avant le début de la déportation des Juifs
pour des motifs raciaux.
Dachau a accueilli ses premiers détenus homosexuels
dès 1934.Dans leur grande majorité, les lesbiennes déportées
dans les camps l'ont été pour des motifs autres
que le délit d'homosexualité.
Voici un tableau des différentes nomenclatures
des sujets
déportés à cette époque dans
lequel on peut appercevoir
les triangles roses :
Déportés au camp de Sachsenhausen :
Le cas de Karl B. à 26 ans :
Alors qu'il ne se doute de rien, la Gestapo vient l'appréhender
chez lui. Plus tard, les fonctionnaires lui apprennent que quelqu'un l'aurait
dénoncé pour infraction à l'article 175. Karl B. est
mis en détention par la Gestapo.
Quelques jours plus tard, un officier SS le force,
sous la menace d'un revolver, à signer des aveux.
Au bout de quelques semaines, sans même qu'il comparaisse devant
un tribunal, il est transféré comme "triangle rose" dans
le camp de concentration que l'on construit
depuis décembre 1938 à Neuengamme, tout
juste à trente kilomètres à l'est de Hambourg. La castration était
alors conçue par les nazis comme un moyen prophylactique ou thérapeutique pour
éradiquer l'homosexualité
ou rééduquer les homosexuels. En 1935,
le code pénal est modifié pour permettre la castration "volontaire" des délinquants
sexuels condamnés au titre du Paragraphe 175. Le 20 mai 1939, le Reichsführer-SS
Himmler
autorise la castration forcée.
Les homosexuels masculins étaient affectés
dans des proportions considérablement plus élevées
aux travaux des Kommandos les plus pénibles et les plus dangereux, parmi lesquels
la carrière et le rouleau compresseur de Dachau, la carrière
de Sachsenhausen, les excavations de Dora, la carrière de Buchenwald
ou les escouades qui devaient ramasser les bombes intactes après les raids Alliés sur Hambourg. Jusqu'en
1942, afin de réduire le nombre de prisonniers, il était usuel que chaque
camp envoie à différents moments un contingent d'une centaine
de déportés, ou davantage, vers les camps d'extermination, où
ces derniers étaient gazés ou tués par injection. Lorsque le
doyen [du secrétariat du camp qui choisissait les futures victimes] était
un déporté politique, on a toujours pu constater que la plus
grande partie des déportés envoyés à l'extermination
était formée, et de loin, de déportés au triangle
rose.Des centaines de milliers d'homosexuels ont péri
dans les chambres à gaz.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire